Kalash Criminel
Artiste Rap
Afro Good Vibes – 22 JUIN 2024 – Colmar
Trois ans après son dernier opus solo, Kalash Criminel sort Bon courage, un nouvel album que le rappeur a travaillé avec passion et intelligence, après avoir pris le temps de vivre de nouvelles expériences.
« Je veux être numéro 1 au Billboard » est la première phrase prononcée par Kalash Criminel dans son nouvel album Bon courage. L’introduction est claire, le rappeur souhaite atteindre les plus hauts sommets avec sa musique.
Cette détermination, le Sevranais la cultive depuis ses débuts, ayant toujours eu des objectifs bien précis en tête : « J’ai toujours voulu me démarquer des autres, amener mon propre délire », dit-il. Il est vrai que dès sa première apparition sur le devant de la scène, Kalash Criminel s’est directement distingué. Par son physique déjà, un jeune homme albinos qui porte une cagoule ; mais surtout par sa façon d’écrire, ses placements et les thèmes qu’il aborde. Sa volonté de singularité s’est concrétisée et le jeune homme s’est rapidement fait une place dans le paysage rap francophone : « Tu peux ne pas aimer ma musique mais tu ne peux pas me dire que je rappe comme untel ou untel », affirme le rappeur.
En bientôt dix ans de carrière, Kalash Criminel a su imposer un style original qui mêle flow militaire et textes hardcores ponctués de sagesse. Nul besoin d’insultes gratuites, la violence du rappeur s’exprime à travers des punchlines qui évoquent la réalité de la vie. Même s’il peut crier à tue-tête « sauvage » et « sauvagerie » sur des beats trap, cela n’empêche pas Crimi d’aborder des sujets profonds et humains. « Ma musique est composée de 80% de mon vécu et 20% d’egotrip, explique-t-il. Je parle beaucoup de l’Afrique, de ma vision du monde, de ce qui me blesse ou me dérange, de réussites, de trahisons, de ce que tout le monde peut vivre dans la vie de tous les jours ». L’expression « Il n’y a que la vérité qui blesse » ne peut pas s’avérer plus adéquate !
Depuis 2016, Kalash Criminel a eu l’habitude de sortir un disque par an, que ce soit un album, une mixtape ou un opus en duo avec Kaaris. 2023 a été la seule année durant laquelle il n’a rien commercialisé. L’auteur du célèbre titre « Ballon d’or » a toujours été un amoureux de football et a ainsi renoué avec sa passion première en devant agent de footballeurs, ce qui lui a pris beaucoup de temps. Dans le domaine musical, Crimi est devenu son propre producteur depuis 2018 et l’album La Fosse aux lions : « Aujourd’hui, je dois penser à la musique mais aussi au budget, à la stratégie promo, au marketing. Je fais face à tous ces aspects-là et ça me sourit plutôt pas mal, je suis content ».
En plus de se produire lui-même, il débute également le développement d’un jeune artiste, Vatra, son cousin, à qui il laisse d’ailleurs un track sur ce nouvel album. Toutes ces nouvelles activités professionnelles ont donc permis à Crimi de vivre de « vraies choses » et de prendre en maturité, irriguant ainsi sa musique de nouvelles sources d’inspiration et d’évolution. « Je ne veux pas sortir de la musique fast-food, je veux prendre mon temps et avoir de la qualité », avoue-t-il.
Sur Bon courage, Kalash Criminel a gardé la recette traditionnelle qui a fait son succès mais a cherché à l’améliorer dans sa forme : « C’est un album plus poussé musicalement, même dans sa conception », affirme le rappeur.
En ce qui concerne les sonorités, Kalash Criminel s’est fait plaisir en s’essayant à de nombreux styles : trap d’Atlanta et de Memphis, drill de Chicago ou encore en revenant au boom bap. Il explique d’ailleurs que ce dernier style tient une place importante dans l’album, lui qui est « un grand fan de la scène new-yorkaise et qui écoute beaucoup Mobb Deep ». Les chansons plus mélodieuses sont également présentes, apportant le côté chantonné et mélancolique important pour Crimi. Le plus important pour le rappeur est de savoir tout faire, lui qui souhaite être « un artiste complet ».
Bon courage est à l’image du parcours personnel de Kalash Criminel et porte un même message positif malgré les coups durs : « Dans le rap ou à l’école, personne ne croyait en moi mais j’ai réussi. Il ne faut jamais se fixer de limites mais se donner tous les moyens d’atteindre ses objectifs », conclue-t-il.
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